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 Kitège la Superbe (PV Moera M. Bates)

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Ismaël Mérindol
Ismaël Mérindol





Kitège la Superbe (PV Moera M. Bates) Empty
MessageSujet: Kitège la Superbe (PV Moera M. Bates)   Kitège la Superbe (PV Moera M. Bates) Icon_minitime1Lun 12 Jan - 21:51

Notre histoire commence dans un petit village de Krankar, destiné à rester isolé (du moins c’est ce qu’on aurait pu croire) de toute forme de civilisation. Ou plutôt, il serait plus exact de dire que notre histoire devrait commencer dans un petit village de Krankar ; car si l’enchaînement des événements qui seront relatés ici eut pour cause un premier événement, situé dans un village de Krankar, celui dont nous parlerons prendra place à Tingapour. Et nous commencerons par celui-ci parce qu’il fut, au contraire du premier, d’un retentissement exceptionnel.

Le 7 du mois en cours –c’était en début d’hiver- un article universitaire nommé « De l’origine de la civilisation gobeline » sortit dans un petit journal destiné aux seuls enseignants-chercheurs. Cependant, les enseignants-chercheurs qui le lurent le jugèrent soit exceptionnel soit révoltant, et, dans les deux cas, en parlèrent avec véhémence à leurs confrères et leurs élèves. Ceux-ci se ruèrent à leur tour sur l’article, en particulier quand il avait fait l’objet de vives critiques. De professeur en élèves et d’élèves en camarades, il fallut bien à un moment ou à un autre qu’un journaliste – qui est d’une espèce particulière et qui grâce à des oreilles extrêmement sensibles repère les scoops plus vite qu’un médecin une maladie – en entende parler, et fasse lui-même un article sur cet article, se montrant encore plus élogieux que s’il avait vraiment lu ce dont il dissertait.

Ainsi, il souleva l’émotion du public quand il lui apprit qu’une ville perdue avait été retrouvée par un certain professeur Archibald Crocs, professeur qui maintenant recrutait une équipe spéciale afin de partir à la recherche de cette ville, qui abriterait surement les vestiges d’une civilisation et de connaissances oubliées. L’équipe se composait pour l’instant d’un docteur, de deux voyageurs expérimentés, d’un cartographe et du professeur lui-même. Cependant, il manquait au groupe une personne qui permettrait d’apporter à l’expédition deux éléments indispensables à sa réussite : l’argent et la gloire. L’argent parce que sans cela, l’expédition ne pourrait pas avoir lieu, et que l’université refusait de fournir en grande quantité à cause des enseignants-chercheurs décrits plus haut qui jugeaient l’article affreux ; La gloire parce que d’une part c’est elle qui amène l’argent, et d’autre part parce qu’elle permet d’ancrer dans les mémoires de plusieurs générations un savoir, ce qui avait de l’importance pour un professeur tel que l’était Archibald Crocs.

Le problème de ces deux éléments fut résolu par l’adjonction, ou plutôt par la décision d’adjoindre un nouveau membre dans l’équipe : un reporter, chargé de retranscrire en détail le périple afin de le publier à la fin du voyage, en échange de quoi le journal participerait aux frais engendrés.

Cette information connue, Tous les journaux de Tingapour voulurent saisir l’affaire ; mais des quotidiens d’autres villes, voire d’autres pays, s’intéressent très vite à toute cette histoire de cités perdues et d’échappés exotiques, tant et si bien que le professeur Archibald décida de prendre tout l’hiver pour choisir quel et combien de journalistes feraient parti du groupe.

C’est de part cette conjoncture qu’Ismaël se retrouva à Tingapour alors même qu’il était sur le point de finir son contrat avec Le Passeur d’Intrigue et de repartir en voyage. Le directeur de ce journal –ne publiant dans sa grande majorité que des romans-feuilletons- avait réussi à le convaincre de s’engager dans cette aventure en mettant en avant les intérêts qu’en retirerai et Ismaël, et Le Passeur. Le Passeur d’Intrigue n’avait été au courant que tard de cette nouvelle, ce pourquoi Ismaël ne put se présenté comme intéressé qu’à la fin de l’hiver, quand le temps se réchauffait et que l’expédition n’allait pas tardée à être lancée.

Le trentenaire suivait une grande avenue, en regardant régulièrement un bout de papier sur lequel un ensemble de lignes s’entrecroisaient et dessinaient un plan grossier d’une partie de la ville. Assez incertain du chemin à prendre, il dépassa une petite rue, avant que son familier ne grogne pour le forcer à revenir sur ses pas.

Ismaël s’approcha. De là où il se trouvait, il pouvait apercevoir la ribambelle d’enseignes qui pendaient au-dessus des murs : Le tonneau percé, A Dionysos, Les mille alcools… Le trentenaire leva la tête vers le nom du passage : il se trouvait bien rue de l’université.

Bien qu’il ne soit que quinze heures de l’après-midi et que les journées soient encore fraîches, la plupart des places en terrasse était occupée par des étudiants qui discutaient, un verre dans la main ; les rayons du soleil traversaient les liquides trancelucides et, ayant capturé leur couleur, tachaient les feuilles de cours posées sur les tables. Des éclats de voix jaillissaient parfois de cette quiétude, soit que des filles lancent un rire aigus qui ne s’arrêtait que pour mieux reprendre un peu plus tard, soit qu’un jeune homme défende une thèse et élève la voix pour se donner de l’importance. Peu d’universitaires se reposaient dans cette partie de la rue, ou alors ils étaient entourés par leurs élèves, qui, pendant qu’ils le pouvaient, profitaient de cette provisoire égalité pour se faire offrir un verre et railler gentiment leur enseignant.

Ismaël ne goutât que peu la tranquillité que lui offrait la rue de l’Université : il n’avait jamais fréquenté ses bancs malgré son désir, et était maintenant trop vieux pour s’y asseoir. Voir toutes ces jeunes personnes qui passaient le plus clair de leur temps à apprendre l’intimidait un peu, et il se disait -à raison d’ailleurs- que si ces étudiants avaient su qu’il était un fils de paysan et qu’il comptait écrire un livre d’une grande ampleur, ils se seraient bien moqués de lui.

Un grand bâtiment à gauche rompait avec l’ambiance détendue qui régnait jusqu’alors. Il possédait trois portes dans un bois sombre qui contrastait avec le blanc des murs ; la porte du centre était la plus grande et restait fermée, au contraire des deux portes plus petites à gauche et à droite. Elles donnaient sur un vestibule dont le sol dallé en noir et en blanc répercutait le moindre son à travers les couloirs. Un petit bureau sur la gauche suggérait qu’une personne se chargeait habituellement d’accueillir les visiteurs ; mais il était inoccupé. Le journaliste demanda plusieurs fois son chemin, mais se perdit et ne trouva pas tant qu’une jeune enseignante-chercheuse, qui l’avait renseigné une première fois, ne le vit de nouveau errer dans les corridors.

Cette main secourable le soulagea : les étudiants avaient tous la même coupe, et beaucoup se retournaient pour regarder avec surprise, dédain ou dérision ce barbu aux cheveux longs. La première fois, cela l’avait ennuyé ; la seconde, exaspéré, et au bout de la vingtième, il songea à prendre le prochain étudiant qu’il verrait par le collet afin de lui inculquer le respect des aînés. Mais ce ne fut pas nécessaire, comme l’attention fut détournée grâce à la jeune enseignante-chercheuse une fois qu’il se trouva avec elle, et il pu arriver sans encombre au bureau du professeur Archibald Crocs.

Plusieurs journalistes attendaient déjà devant le bureau de M. Crocs, et Ismaël les salua brièvement. Parmi eux, il eut la surprise de trouver Moera, une colocataire de Stanley avec qui il n’avait que peu parlé jusqu’à présent, puisqu’il passait autant de temps qu’il le pouvait en compagnie du jeune homme. Est-ce qu’elle cherchait aussi à faire partie de l’expédition, ou était-elle une simple étudiante qui voulait poser des questions ? Il la salua, mais ne pu lui parler, comme elle fut appelé par le professeur, et rentra dans son bureau. A mesurer le temps que la jeune fille resta dans le bureau, le trentenaire supposa qu’elle n’était pas étudiante –ou du moins n’était pas venue en tant que telle- et postulait bien en tant que journaliste. Quand elle sortit, Ismaël fut nommé, et il lui lança un sourire discret puis entra dans la pièce – sous les regards mortifiés de ses confrères qui attendaient depuis bien plus longtemps.

Au contraire des autres universitaires, le professeur n’avait pas le titre de « chercheur », sans qu’Ismaël ne sache pourquoi, et M. Crocs avait donc un bureau plus petit, et rangé d’une façon assez relative. Un homme debout l’accueillit, mais le professeur semblait plutôt être la personne assise, occupé à prendre quelques dernières notes sur la candidate qui venait de partir. Ismaël serra vigoureusement la main des deux hommes, puis, une fois qu’il eut lui-même pris place sur une chaise, l’entretien débuta.

Les questions ne présentèrent pas Ismaël sous un très bon jour : quand on lui demanda quelles étaient ses motivations, il mit du temps à répondre ; plus tard, il dû avouer qu’il n’avait fait que peu d’études, et que le journal pour lequel il travaillait n’était qu’un petit semi-hebdomadaire d’une ville de Lancovit. Néanmoins, à la fin de l’entretien il dû expliquer pourquoi il serait plus avisé de le choisir lui plutôt qu’un autre, et il pu mettre dans sa réponse tous ses atouts : il était un voyageur expérimenté, qui avait déjà visité quelque fois Krankar, et possédait une magie qu’il maîtrisait bien ; il ajouta pour finir que son familier se trouvait être un ours, qui se nourrissait par lui-même et pouvait faire un très bon garde du corps.

Ce que ne savait pas Ismaël, c’est que son entretien s’était bien passé, et qu’il allait, notamment du fait de cette dernière réponse, pouvoir faire partie de l’expédition. Ce qu’il savait par contre, c’est qu’il y avait énormément de journalistes qui se présentaient pour saisir cette opportunité, et qu’un grand nombre n’hésiteraient pas à mentir pour obtenir ce qu’ils voulaient. De même, il ne savait pas que le professeur Archibald Crocs avait suffisamment côtoyé des élèves, des êtres par nature de mauvaise foi, pour reconnaitre les menteurs des autres, tandis qu’il savait que les chances pour qu’un universitaire ne méprise pas quelqu’un qui ne vient pas de l’université sont en règle générale assez minces.

De part cet ensemble de connaissances et d’ignorances, Ismaël passa au loft dans un état de mauvaise humeur, ce qui se traduisait chez lui par une mine sombre et des paroles laconiques.
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Kitège la Superbe (PV Moera M. Bates)

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