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 What else ?

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Luka Goran
Luka Goran

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Par Le Revelus :
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MessageSujet: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Dim 10 Mar - 18:15

WHAT ELSE ?
Valkandre - Luka Goran



Sight lui avait dit, un jour de Féchau, alors qu'il était tranquillement en train de s'en griller une appuyé avec une classe nonchalance au velux de leur chambre, en équilibre instable, le genoux reposant sur leur boîte à chaussettes, qu'il "ne pouvait survire sans un bon gros bol de café le matin". Luka aurait préféré une phrase du style " je ne peux survivre sans un bon gros Luka le matin", mais que voulez vous, le romantisme n'est plus toujours présent au bout de huit mois de vie commune (c'est triste, je sais que c'est un coup dur pour vous les gens, mais ça va passer, prenez un bonbon pour remplacer vos illusions). Luka lui avait répondu, un air angélique sur le visage qu'il s'en était "bien rendu compte vu ta tête de déterré quand tu sors du lit mon chéri d'amour". Ce qu'il faut absolument retenir ce cette abominable digression, n'est pas la formidable répartie que possède notre Luka dès le réveil, mais bien le fait que le café a tout de suite prit une grande place dans le quotidien de notre célèbre couple intergalactique (et dans les placards de leur cuisine, mais ça c'est une autre histoire).
Et Luka, en parfait mouton qu'il était -et demeure- commença à son tour à ingurgiter cette drogue terrienne, qui a maintenant gagné un succès fou en AutreMonde, et qui se place en deuxième place des produits importés de la planète Terre (après les vaches, pour une raison mystérieuse).
Ce qui devait arriver arriva (oh mon dieu mais-quoi-mais-quoi ?) : Luka Goran devint dépendant. Le pire n'était pas qu'il devait se boire une bonne grosse tasse de café pour arriver à ouvrir les yeux à neuf heures le matin, mais qu'il devait se trouver des établissements où on en servait pendant la journée ! Et comme Magister n'était pas un dingue de la caféine (mais un dingue tout court, ce qui est bien suffisant, on ne va pas lui en rajouter une couche à ce pauvre petit) il n'avait pas prit soin de faire installer magiquement des distributeurs de Nespresso dans les couloirs de la Forteresse Grise.
Ce qui condamnait notre bien aimé paresseux à se bouger les fesses pour se trouver un café ouvert à 10h30, 15h et 19h.
Bien entendu, le secret entourant la localisation de la Forteresse Grise n'aidait pas les choses : il devait maintes et maintes fois discutailler avec Vadril'Kil'dalu pour que le Sangrave lui face passer la Porte vers une destination proche-mais-pas-trop-dans-une-ville-qui-boit-du-café-merci-mon-petit-Dridril.
BREF tout ça pour dire que quand Luka parvenait enfin à se trouver un café, il aimait bien le boire dans le calme. Malheureusement pour lui, quand il entra dans le café nommé Têtes de Gondoles (???? le gérant avait voulu se donner un air terrien, mais Luka ne voyait pas trop le rapport...) on y avait mit la radio à fond. Dans le calme olympien qui le caractérise, le jeune sangrave décida de passer outre "je passe outre, j'ai trop besoin de caféine" et d'y aller avec politesse "vous allez me la donner cette putain de caféine ??" et de se la jouer classieux en s'installant au bar "vais-je arriver à monter sur les escabeaux qui leurs servent de tabourets pour déguster ma PUTAIN DE CAFÉINE ??".
Ouiiiiii ça pouvait aussi lui arriver que son calme olympien aille voir ailleurs. C'est comme ça, personne n'est parfait.
Quand il eut enfin sa tasse dans la main et une petite moustache de lait sur la bouche, il comprit que la vie était belle, que la musique qui lui parvenait à ses jolies oreilles était la plus délicieuse des soupes -un tube des années 80 chanté par un trio de licornes rousses- et que ces tabourets étaient d'un charme fou, et que tout compte fait il allait en voler un pour compléter la déco cosy de son salon.
En clair : le toxicomane qu'il était avait prit sa dose, la vie pouvait reprendre son court normal.
Merci.
Ce fut à peu près à ce moment là qu'il décida d'ouvrir ses antennes et de faire une de ses (nombreuses) spécialités : regarder autour de lui pour voir comment le monde tournait en sa royale présence.
Le monde tournait bien (ce qui n'était pas guère étonnant vu qu'il était heureux et indéniablement...là) et il découvrit un peu stupidement qu'il n'était pas le seul qui avait choisit de se risquer sur les grands tabourets aux pieds interminables, et qu'il avait un voisin de table -enfin de bar ce qui fait nettement moins classe et nettement plus alcoolique.
Son cerveau aurait pu aller voir ailleurs, se faire un sudoku mental ou lui faire commander une autre tasse de café, si le contenu du verre de son voisin inconnu n'était pas si intriguant.
Il buvait un diabolo fraise.
.....

Nan mais un diabolo fraise quoi ! Même son grand père ne lui en proposait plus ! (maintenant qu'il était majeur il lui proposait du wiskee, mais là je m'égare). Cette boisson, encore une fois typiquement terrienne (mais Luka connaissait lui, il avait la connaissance lui, il était cultivé lui, il était...était surtout terrien lui à la base...) était vachement ringarde en AutreMonde. D'ailleurs personne ne la connaissait, enfin personne ayant moins de 300 ballets bien tapés.
Alors en deviner un verre plein à huit centimètres de son coude, forcement, ça fait un choc.
Bien décidé à vivre la minute la plus exaltante de son après midi (passez votre temps à plier des capes grises et vous verrez, bande de snobs) il se renversa légèrement en arrière et remonta doucement le long de la main blanche et fine, du bras, des épaules....pour arriver à l'heureux propriétaire du lot organes-diabolo fraise.
Qui était un vampyr, bien vieux mais encore frais si je puis me permettre, qui avait les yeux fixés sur la ligne bleue des Vauges.

Esquissant un petit sourire comblé (et d'une journée rentabilisée, une !) Luka porta sa tasse à ses lèvres tout en continuant à fixer la boisson d'un air rêveur.
Bien entendu, il ne se rendit compte que le buveur ancestral le fixait à son tour qu'après avoir refait trois fois la ligne verre-bras-épaule-visage. Alors il essaya de se la jouer discret, ce qui n'était pas vraiment un de ses points forts. Il n'arriva malheureusement qu'à sourire bêtement, ce qui le fit cracher du café dans sa tasse.
So sexy.



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Valkandre A. Kahl Ylegosh
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Parce que vous ne valez rien
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Par Le Revelus :
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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Mer 13 Mar - 17:41

Il avait décidé de se moderniser, de devenir "sociable". Bien que d'apparence insurmontable, le défi lui plaisait et la difficulté de la chose le faisait trépigner d'impatience... Et d'appréhension. Bref, Valkandre était de sortie et avait commis la "folie" d'aller boire un verre avec la plèbe, histoire de surmonter sa répugnance pour les autres et, ainsi, devenir quelqu'un de fréquentable (bien entendu, cela reste relatif ...). Il n'était cependant pas question d'aller dans un lieu rempli d'honnêtes gens. Non, vraiment. Après tout, l'aventure avait beaucoup plus de saveur s'il se rendait dans une de ces gargotes minables pleine de toutes sortes de beaufs, bouseux et truands. La vermine d'Autremonde, quoi.

Une fois dehors, dans une des avenues ensoleillées de Travia, il s'était mis à vagabonder et avait continué ainsi durant une bonne heure. Il chemina au milieu des étals, puis sous les frondaisons verdoyantes d'un petit parc où se promenaient quelques vieillards grabataires, pour finalement terminer sa ballade au abords du fleuve. Après avoir jeté un coup d’œil au soleil et admis qu'il ne savait absolument pas lire l'heure ainsi, le vampyr s'avoua vaincu et entama sa progression vers la porte de transfert du Château Vivant. Arrivé devant celle-ci, notre beau vagabond s'était soudain (c'est pas trop tôt) rendu compte qu'il n'avait pas la moindre idée d'où se rendre puisque tous les lieux qu'il avait fréquentés dans sa "jeunesse" (soit un peu plus d'un bon millénaire plus tôt) avaient changé du tout au tout. Alarmé, Valkandre s'était mis à jeter des regards affolés aux alentours, cherchant avec empressement une destination envisageable ... Et était tombé sur le royaume de Vilain.

Une fois sorti des volutes colorés du portail magique, il jaugea d'un coup d’œil la ville dans laquelle il se trouvait et la classa dans la catégorie "quelconque" de sa boule de cristal. Après avoir demandé du ton le plus glacial et hautain dont il était capable le chemin du "bistrot du coin" aux badauds qui avaient le malheur de croiser sa route, il ouvrit la porte du Tête de Gondole (drôle de nom, cela dit en passant) dans un grincement de fin du monde. Il fut accueilli par les salutations modérément enjouées du tavernier, qui devait se demander ce que pouvait donner le mélange alcool/caféine - vampyr.

Notre charmant ami, qui n'avait absolument pas la moindre idée de ce que pouvait être un café et n'avait de toute façon pas envie d'essayer, décida de s'aventurer avec mesure dans la "débauche" de la nouveauté. Alors qu'il consultait la carte que lui avait tendu avec méfiance le patron du bar, son attention fut captée par une boisson au nom exotique et mystérieux: le diabolo-fraise.
Un tantinet excité et attiré par les consonances sataniques de l'intitulé du breuvage, il appela son hôte qui, bon gré mal gré, lui détailla la composition de la mixture: limonade et sirop de fraise.

"C'est rouge, en plus."lui indiqua-t-on.

Quelques minutes plus tard, Valkandre sirotait sa boisson avec délectation, hissé en position précaire sur un des escabeaux qui tiennent lieu de chaise dans ces endroits-là. Assis face au bar, il avait en outre à disposition l'occupation ludique nommée "déstabilisation de mortel stressé" . Dans les grandes lignes, cela consistait à lancer des regards appuyés aux barmans, en en profitant pour passer distraitement sa lange écarlate (de fraise) sur ses lèvres blafardes. L'effet était saisissant: l'infortuné quadragénaire et son condisciple devenaient des tableaux vivants, exposant aux clients qui passaient par là toutes les nuances des couleurs situées entre le blanc et l'écrevisse.

"- J'ai faim. lâcha-t-il avec un rictus pervers. Savez-vous ce que je pourrais me mettre sous la dent? Vous avez bien une viande bien dodue et juteuse à me proposer!

- Mes excuses, cher Monsieur, mais la maison ne propose que des rafraichissements et des boissons chaudes à ses clients. répondit, tout tremblant, le grassouillet aubergiste.

- Ah, c'est bien dommage. J'imagine que je vais devoir me débrouiller tout seul! lui rétorqua son aimable interlocuteur en souriant de toutes ses dents.

- Je suis vraiment navré. Si je puis faire quoi que ce soit d'autre pour vous...

- Inutile de vous ronger les sangs. Non, vraiment, je suis certain que vous avez d'autre chose à faire. Par exemple, vous pouvez songer à resservir ce jeune spécimen de papier tue-mouche qui me dévisage intensément depuis un quart d'heure."


Pas laid, d'ailleurs, le papier en question. L'inconvénient, c'est qu'il ne semblait même pas, ne serait-ce qu'un chouillat, déstabilisé par son apparence indéniablement vampyrique. Autre point navrant: Il ne s'était même pas s'être rendu compte du fait qu'il avait été surpris en plein déshabillage oculaire. Bon, et bien attendons, il comprendra bien dans quelques minutes. Pour faire passer le temps, notre patient ami se lança dans la contemplation des lointaines montagnes visibles par la fenêtre de l'auberge.

Quelques minutes plus tard, son discret observateur sembla enfin se rendre compte de quelque chose.
Valkandre surprit son regard, que l'autre tenta plus ou moins habilement de dissimuler avec un air de quelqu'un-qui-veut-être-discret-mais-n'en-a-visiblement-pas-l'habitude. Autre fait amusant, les commissures de ses lèvres se distordirent de façon incontrôlée et une fontaine de liquide brun et fumant s'échappa de sa bouche. Le vampyr en conclut qu'il avait face à lui quelqu'un avec qui la nature avait décidé être ingrate. Ô cruelle Nature.

" Dites-moi si je me trompe mais... Seriez-vous en train de vous adonner à une quelconque étrange coutume locale? Un genre exotique de libation, peut-être. C'est en l'honneur de... ?" ne put-il s'empêcher de lancer, se gaussant intérieurement."



Dernière édition par Valkandre A. Kahl Ylegosh le Dim 12 Mai - 14:54, édité 1 fois
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Luka Goran
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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Lun 18 Mar - 20:12

 -Inutile de vous ronger les sangs. Non, vraiment, je suis certain que vous avez d'autre chose à faire. Par exemple, vous pouvez songer à resservir ce jeune spécimen de papier tue-mouche qui me dévisage intensément depuis un quart d'heure."

Heu il parlait de quoi en évoquant un papier tue-mouche au juste ? De lui ? (nooon, du nouveau Pape)
Luka, on parle de toi, tache de faire au moins croire que tu comprends.
Hum...plait-il ?
Le jeune sangrave leva lentement tête (qu'il avait baissé assez bêtement vers sa tasse de café, d'où trois gouttes perverses s'étaient écoulées pour lui brûler les doigts) image même de l'innocence et de la naïve surprise. Les moustaches de lait complétaient très astucieusement le tableau, et s'il s'en était rendu compte, il se serait félicité pour cette mise en scène magistrale. Sauf qu'il ne se rendait pas compte de grand chose, le pauvre petit (merci Dame Nature, c'était sympa de créer un être inutile comme un paresseux en peluche, je te revaudrai ça). Quand il eut terminé d'étirer ce mouvement/redressement/relèvement, ses yeux rencontrèrent ceux, glacés, du vampyr amateur de sirop de fraise. Il essaya de se redonner une contenance, décida de se redresser totalement, histoire de ne pas ressembler à un canari en le regardant ainsi par dessus ses lunettes imaginaires, et posa avec précaution la tasse gluante et brûlante sur le bar.
Ah ! Le moment merveilleux où tes doigts tout crasseux cherchent une serviette et n'en trouvent pas...

" Dites-moi si je me trompe mais... Seriez-vous en train de vous adonner à une quelconque étrange coutume locale? Un genre exotique de libation, peut-être. C'est en l'honneur de... ?

Bon. Un vieux vampyr qui aimait les diabolo fraises ne pouvait tout simplement pas être totalement mauvais. Luka lui adressa donc un petit sourire, les mains toujours appliquées avec précautions sur la surface lisse du bar. Histoire de ne pas se les essuyer sur le jean dans un instant d'oubli total, parce que ça faisait vraiment dégueulasse...Surtout que l’ancêtre avait l'air de ne rien laisser passer.

-...et bien....de notre rencontre, vous ne pensez pas ?

Il attrapa son amie la tasse (aouie toujours pas refroidie slurkslurkslurk) et la leva en direction du verre plein de lait et de sirop rubis, histoire de se la jouer convivialité. Il avait toujours adoré ce faire des amis. Constatation étonnante : il s'en faisait rapidement, mais ne les gardait pas bien longtemps. Il ne voyait vraiment pas à quoi cette étrangeté était due.
Puis, parce qu'il ne fallait pas trop pousser non plus (après tout le vampyr venait quand même de se foutre de sa gueule...non?), il relâcha l'objet en ébullition et apaisa le feu qui torturait ses mains en les frottant à son pantalon.
Shit.
Positivons : au moins il n'avait plus les mains sales ( vous venez d'assister à une leçon d'hygiène par le docteur Luka Goran. A la semaine prochaine, où il vous montrera comment nettoyer votre vaisselle simplement équipé d'une chaussette et d'un chaton. A bientôt !).
Le vampyr s'était tourné vers lui-ce qui relevait de l'exploit physique vu l'équilibre instable dans lequel le plaçait cette position sur les perfides tabourets – et Luka pu continuer son observation, sans la moindre honte. Après tout ce n'était pas comme s'il venait de lui demander d'arrêter avec subtilité...
Les épaules, les mains et le profil n'était pas les seules choses que la créature avait (tant mieux pour lui vous me direz, sinon ça serait gore). Ses cheveux fins et blonds, son front large, son nez aux arrêtes délicates et diaphanes, ses lèvres ultra fines mais rosies par la fraise, des yeux de killer en puissance, le tout assemblé sur une peau ultra parfaite, presque irréelle, à la pâleur cadavérique. Un sacré beau vampyr en somme (« mordez mooooii je vous en prie, épargnez moi la chirurgie esthétique ! »). Déglutition. Une mèche brune lui tomba dans les yeux, il leva un doigt agacé pour la remettre en place, ce qui le détacha du beau visage surnaturel ainsi tourné vers lui, et le fit reprendre pied avec la réalité. On arrête de fantasmer sur un vieux Luka, dois-je te rappeler que tu as un mannequin aimant qui t'attends à la maison ?
Et en plus Sight faisait les tartes tatin comme personne...
Ba voilà. Si c'est pas une raison en béton ça.
Mais la bimbo aux canines surdéveloppées n'avait pas dit son dernier mot, vu le regard qu'il posait maintenant sur Luka, et qui refroidirait le plus machiavélique des cannibales psychopathes un soir de pleine lune. Heureusement pour lui, Luka n'était pas un machiavélique psychopathe, il aimait le café et ils n'étaient pas un soir de pleine lune. Il soutient donc le regard. Puis quand il comprit que la situation était légèrement intenable, il essaya de faire un brin de causette (il est comme ça le bougre, il faut toujours le premier pas vers l'autre...si c'est pas beau)

-Hum....juste comme ça en passant, je peux savoir pourquoi vous êtes habillé version papy Gérard est de sortie ? Non pas que je ne trouve pas ça classe, mais c'est juste foutrement déplacé dans un endroit pareil.

….ou comment se faire un nouveau copain en dix leçons. Mais relativisons (encore une fois. Comme quoi Luka vous fait voir la vie sous son meilleur jour, avouez-le, je sais que vous vous sentez mieux tout de suite là) ce n'était pas un propos méchant. Loin de là, c'était même un compliment : Luka trouvait sa chemise vachement classe. Avec un blouson en cuire d'aragne, il pouvait lancer la nouvelle mode. Il se demanda un instant s'il accepterait de le lui prêter, puis il se rappela qu'ils ne se connaissaient pas.
Encore.
(« tu ne paye rien pour attendre mwaaamwaaaamwaarirestanique »)
Il approcha donc son tabouret de celui du vampyr (risquant sa vie au passage) et posa son menton au creux de sa main.

-Je trouve ça diablement classe en fait, après réflexion. Pas comme les tenues des ploucs qui viennent habituellement se fournir en dose de caféine entre deux courses en tapis...

C'est vrai que ce n'est pas du tout ton genre. Mythomane, va.




#9ACD32
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Valkandre A. Kahl Ylegosh
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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Ven 10 Mai - 18:12


-...et bien....de notre rencontre, vous ne pensez pas ?

Réfléchissons. Je viens à peine d'être désagréable, cassant au possible et pourtant... Il n'a rien remarqué et me sourit béatement.
Durant sa longue vie, le vampyr avait souvent été confronté à des cas de débilité extrême de la part des mortels, mais observer un maître de la stupidité candide avait toujours à ses yeux quelque chose d'assez inédit. Un genre de désespoir immense, une vague de déception envers la nature humaine mélangée avez un zeste de mépris, le tout teinté de pitié. Voilà ce que ressentait l'immortel face au pathétique de la situation.

Ainsi, ce pauvre garçon lui témoignait de la sympathie. Étrange stratégie, pour un individu de son âge, de sa carrure et de sa position géographique actuelle: c'est-à-dire un bouge infâme plein à craquer de soudards pour lesquels la notion de "civilités" devait être aussi peu familière que celle de "propreté". Bref, aucune personne saine d'esprit ne parierait sur lui pour conserver sa dignité au sortir de l'endroit.
Après avoir magnifiquement ignoré la maladroite tentative de la proie sexuelle pour nouer contact, Valkandre le laissa tout doucement reposer sa tasse, tout en observant avec amusement ses mimiques de souffrance intense.
Aaaaah, la tasse était chaude.
Dommage.

Se déroula alors sous ses yeux une scène d'une violence intense, choquante, assez scandaleuse pour atteindre les âmes les mieux trempées:
L'humain. Essuya. Ses mains. Sur. Son PANTALON.
Le vampyr ne pu retenir un mouvement de recul, alors qu'un frisson d'horreur intense le traversait de part en part. Même les pires tortures perpétrées par les Brigades Noires n'égalaient pas Ça!
Bon, entreprenons une manœuvre de retraite. De retraite, que dis-je, de fuite! Au moment où il s'apprêtait à prendre congé de son scandaleux interlocuteur, il remarqua que ce dernier le fixait intensément. Quoi? Tu veux mon triptyque?
Il se sentit alors tout nu, comme chez l'humaine perverse qu'il avait rencontrée au Lancovit. Toute la surface de son corps était fouillée, analysée, par cet individu aux mœurs barbares qui ne prenait même pas la peine de faire usage d'un minimum de discrétion. Excédé, lassé, Valkandre attendit patiemment que l'autre ait terminé son viol visuel pour pouvoir le remettre à sa place ensuite.

Alors que le vampyr allait ouvrir la bouche pour vomir quelques commentaires acerbes, son interlocuteur fit quelque chose de très surprenant: il lui cloua le bec.

-Hum....juste comme ça en passant, je peux savoir pourquoi vous êtes habillé version papy Gérard est de sortie ? Non pas que je ne trouve pas ça classe, mais c'est juste foutrement déplacé dans un endroit pareil.

Sauf que Valkandre n'entendit pas la dernière partie de son commentaire, tant le début l'avait vexé.
Mais... Ta gueule! Qu'est-ce-que vous avez tous avec mes vêtements? Vous pouvez vous habiller en sac poubelle si ça vous chante, je ne viendrai pas vous faire de commentaire à ce sujet (enfin pas trop)! Si c'est comme ça, je retourne dans ma grotte fissa et tant pis pour vos pommes; vous n'aurez pas la joie de bénéficier de ma présence. Na. D'ailleurs, qui est ce Papy Gérard?
Fichtre, quoi!

Non satisfait du nouvel affront qu'il venait de faire à sa Gloire éternelle, l’humanoïde abruti s'en approcha, envahissant ainsi Son divin espace vital par son odeur de chose au sortir du sommeil. "Un genre de paresseux" se dit l'agressé, plissant inconsciemment les paupières et les lèvres, de manière à ressembler soudainement à un raisin sec ou même à un pruneau.
Tiens, mais tu es à portée de crocs mon mignon. Approche-toi un peu pour voir!

-Je trouve ça diablement classe en fait, après réflexion. Pas comme les tenues des ploucs qui viennent habituellement se fournir en dose de caféine entre deux courses en tapis...

Le vampyr le regarda, ébahi, clignant bêtement des yeux à quatre ou cinq reprises.
Non, ce n'est pas correct. Tu ne PEUX PAS procéder comme ça, à m'insulter d'un côté pour me flatter ensuite. Surtout que, espèce d'abruti que tu es, tu viens de toi-même te porter en dérision. Vraiment, non! Arrête. Tout. Tout ce que tu faisais jusqu'à maintenant, tu le stoppes, tu y mets fin. Tu veux la guerre? Tu l'auras. J'ai été gentil jusqu'à présent mais ma pitié n'est pas éternelle, contrairement à moi. Il est temps de payer le prix de ta forfaiture! Tu as joué avec mes sentiments, petit. Cela ne peut rester impuni!

La vengeance d'une créature de la nuit n'est pas quelque chose que l'on peut prendre à la légère. Surtout lorsque ladite créature est âgée de plusieurs millénaires et a de solides bases en matière de magie et d'agression verbale.
L'idée de réduire en cendres l'importun personnage traversa un moment l'esprit du courroucé, pour être aussitôt remplacée par une idée plus noire encore: le lynchage vocalique.
C'est cela! Je vais manipuler son minable petit intellect de manière à ce qu'il se perde dans les méandres de son insondable bêtise. Pour ce faire, j'utiliserai l'improbable et le choquant. Je m'armerai de l'inattendu et du surprenant pour le désarmer et mieux le broyer dans l’étau étouffant et tranchant du Mot. Commençons déjà par poser une question qui le désarçonnera; quelque chose d'inhabituel qu'on a pas idée de demander normalement, et surtout pas au premier venu. C'est bon, j'ai trouvé. Quel est le nom associé, déjà? Ah oui, bien entendu, ça me revient.
Testons.

- Alors comme ça, vous êtes un Sangrave! Ça fait longtemps? Comment êtes-vous entré dans le métier?

Si j'ai bien cerné l'individu, il devrait me fixer bêtement pendant quelques minutes pour ensuite me répondre quelque chose comme " ... De quoi?".
Je suis machiavélique.
Oh! J'ai une autre idée! Terrible! Horrible! Maléfique et tout!

Et Valkandre se mit à briller.
Le Charisme vampyrique est un don dont ses possesseurs sont très fiers. Les plus vieux d'entre eux, les doyens des Hauts Clans de Krasalvie, sont même capables de charmer plusieurs individus à la fois. A ce niveau, il leur est même possible d'utiliser cette aptitude comme sérum de vérité auquel le mortel lambda, surtout s'il fait partie des spécimens les moins éveillés de sa race, ne peut opposer la moindre once de résistance et n'a alors plus pour seul but que de contenter l'astre incarné qui lui fait face.
Cependant, les vampyrs ne sont pas censés utiliser ce pouvoir hors de leur terre natale, sous peine d'être la cible des sanctions appliquées par la main lourde et implacable des Brigades Noires. La loi correspondante n'ayant été promulguée que de quelques siècles plus tôt, les individus indisponibles durant cette période ne sont au courant de rien et voient fréquemment leur tête se détacher sans raison de leur cou, à leur plus grande stupéfaction et ce dans le meilleur des cas.

Notre vampyr, quant à lui, ne pensait à rien de tout cela lorsqu'il fit usage de sa capacité. Après tout, son seul objectif était simplement de se venger de son légume de voisin de bar de la façon la plus humiliante possible.
Rien de bien terrible, en somme.
D'ailleurs, le début de son plan se déroula sous les meilleurs auspices. Le jeunot commençait à sourire, émerveillé, charmé. Une petite flamme d'admiration servile avait commencé à briller au fond de ses yeux et ses épaules, tordues comme des racines de chêne mort depuis que Valkandre avait ouvert la bouche, commençaient à se relâcher.


Dernière édition par Valkandre A. Kahl Ylegosh le Dim 12 Mai - 16:07, édité 1 fois
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Luka Goran
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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Dim 12 Mai - 15:20

Luka sentit distinctement que le coup du « papi Gérard » avait été une erreur, et que la référence ne passait pas. Étrange : d'habitude avec Sight, cette comparaison avait le dont de détendre l'atmosphère après une dispute agitée (en général leurs disputes commençaient et finissaient toujours de la même façon : Sight commençait à faire des reproches à son compagnon, finissait par se faire des reproches à lui même en considérant son agressivité, et donc faisait un câlin à Luka. Donc, comme vous pouvez vous en douter, Luka aimait beaucoup se disputer avec son copain sangrave).
Bref, là n'était pas la question, puisque même le petit sourire de bisounours n'arrivait pas à dérider les rides microscopiques, voire inexistantes, de l'illustre ancêtre.
Luka allait opter pour un changement de tactique (« oohmaisc'estqu'ilcefaittard, allez salut, c'était sympa mais j'ai une vie moi ! »), mais son interlocuteur lui coupa l'herbe sous le pied : lui aussi venait d'en trouver une, et légèrement plus subtile (de tactique hein, pas de vie).
Il se rapprocha soudainement du jeune homme, et Luka se fit alors la réflexion que son cou était peut être un peu trop exposé. Après avoir soupesé l'option moins d'une seconde et demi dans son cerveau en ébullition, il se rassura en se rabrouant. Il faut arrêter d'être parano dans la vie, mon petit, tout le monde n'est pas méchant et assoiffé de sang.

Alors comme ça, vous êtes un Sangrave! Ça fait longtemps? Comment êtes-vous entré dans le métier

...à ba si en fait. Oublie ce que je t'ai dis mon fils, et ne fais confiance à personne ! (sauf à ta maman).

Le jeune homme ouvrit la bouche pour répondre une pique pertinente et brillante d'intelligence, quand le vampyr se mit soudainement à briller. De l’intérieur. Ce phénomène, qui aurait pu être à peu près totalement gore dans un tout autre contexte, était à la fois fascinant et dérangeant.
Fascinant, tout d'abord, car Luka savait parfaitement ce qui était en train de se passer sous la peau laiteuse, et que ce n'était en aucun cas dû à l’ingurgitation du diabolo-fraise, mais tout simplement car quand vampyr pas content, lui toujours faire ainsi. Il avait une petite connaissance des vampyrs, tout d'abord grâce à Myrrha (pour ceux qui ne suivent pas : rendez-vous un peu plus bas, ou encore dans un rp qui n'existe probablement plus...et oui c'est comme ça, la vie est injuste), et il savait que ce don était très dangereux, et surtout très interdit. Et comme il n'était heureusement pas le seul à en avoir conscience, peu étaient ceux qui y avaient déjà assisté. Donc l’expérience était hors du commun, et notre nounours, tout chanceux qu'il était, y assistait de la première place, la bouche élégamment tendue en un sourire extatique.
Mais elle était aussi dangereuse (c'est bien, je vois qu'il y en a qui suivent) : ce que notre paresseux comprit assez vite.
Tout d'abord, il sentit ses jambes se liquéfier sous lui, et ses mains devenir moites. Un étrange sentiment s'empara de son ventre, et ses tripes se mirent à faire du parachute ascensionnel à vitesse grand V, au même rythme que les battements frénétiques de son cœur. Il avala inutilement sa salive, ce qui suffit pour électriser sa bouche et faire frémir son cou. Sa respiration devint plus qu'hasardeuse, et il leva des yeux éperdus vers l'ange qui le dominait.
Jamais un homme -enfin plutôt une créature de sexe masculin- n'avait été autant attirante. Même pas Sight, qui avait été jusque là l'amour de sa vie.
Mais impossible de se rappeler du nom de celui qui partageait son trois pièces-salle de bain-avec vue sur le Lancovit. Comme il lui était impossible de se souvenir de comment il était arriver sur ce tabouret, ni de comment s'appelait le bar dans lequel il se tenait, si c'était bien un bar.
Plus rien n'existait autour de lui, à part la Créature.
Un désir purement physique vint titiller tout son corps, jusqu'au bout de ses doigts, et il se trouva dans le désire impérieux de le toucher. Mais les deux yeux de l'ange -d'un bleu aussi limpide que le lac où il allait se baigner avec sa sœur Lucie, sur Terre- l'incitaient à répondre à sa question.
Et le magnifique regard, ainsi répercuté dans toutes les cellules de son être, devint un ordre divin.
Sa voix jaillit de sa bouche, méconnaissable, emplie d'une admiration et d'un amour sans bornes, et débita à la vitesse d'un pégase lâché à pleine vitesse sur l'autoroute  :

-Je m'appelle Luka Goran. Je suis Sangrave depuis deux ans. Avant, j'étais au chômage, et avant avant, j'étais vendeur d'aspirateurs. Mais ça c'était il y a longtemps, quand j'étais encore sur Terre. Avant ça, j'étais étudiant dans le domaine de l'aviation. Mais ça, c'était il y a encore plus longtemps, et ça n'a pas duré, parce que je n'avais ni la motivation ni les compétences. Je suis entré dans le métier peu après mon arrivée sur AutreMonde, tout simplement parce que je m'ennuyais et que je n'avais rien de mieux à faire. C'est un vieux Sangrave, Murv'il Strank qui m'a repéré, et c'est grâce à lui que j'ai été embauché, mais on ne me donnait jamais beaucoup de missions importantes, je me suis toujours dis que c'était mieux ainsi, parce que les missions les plus importantes sont aussi les plus dangereuses, comme par exemple la mission au Sacre de la Nouvelle Impératrice, c'était vraiment du suicide, mais j'y suis allé quand même, mais avec le recul, je me dis « hé nan mais Luka, pourquoi d'après toi ils ne te donnent rien d'important ? » et en fait c'est simplement parce que je suis pas doué, et d'ailleurs c'est pour ça que personne ne veut jamais se mettre avec moi en équipe, même pas Sight ( ah oui c'était comme ça qu'il s'appelait!) qui est vraiment un chic garçon, et bin au début il voulait pas, et en plus je le saoulait grave parce que je venais de perdre mon ex, une jolie vampyr qui s'appelait Myrrha -mais je l'appelait Mymy-, et qu'il ne supportait pas que je pleur, mais en fait il fait son dur mais c'est un chic type Sight, enfin bref on était en mission mais après c'était plus une ville, parce qu'avant c'était une fille mais c'était pas vrai c'était un déguisement, mais après il m'a embrassé et pfffiout, vous savez comment c'est, les chambres d'hôtel tout ça, c'est vite partit en histoire d'amour notre relation, et depuis je vais beaucoup mieux, il est vraiment gentil avec moi, et il m'aime, et en plus on travail au même endroit, et on s'est pris un petit appart au Lancovit, et on a un chat, qu'on appelle Le Chat parce qu'on ne lui a pas trouvé de nom.

A ce moment là du récit, les yeux du vampyr étaient devenus presque implorants. Luka ferma la bouche aussitôt, essoufflé et au bord de la crise cardiaque. Alors ses jambes, qui s'étaient changées en de la guimauve tremblante, le lâchèrent complètement, et il tituba pour finalement sauter du tabouret, pour aller s'écraser à demi contre son Nouveau Dieu qui irradiait de lumière. Mais il prit soin de ne surtout pas le toucher, malgré son envie dévorante : il semblait au dessus de tout contact humain.

-Vous voulez que je vous raconte encore, où que je me taise ? Haletât il, au bord de l'extase.

Au même moment, alors qu'il se perdait de nouveau dans le lac bleu de son enfance, qui se trouvait être magnifiquement près de lui, un bruit suspect se fit entendre au fond du bar.
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Valkandre A. Kahl Ylegosh
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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Mer 26 Juin - 12:42



J'étais au bord de la crise de larme, mes oreilles sifflaient comme un geyser et ce mal de crâne inhumain qui m'avait quitté lorsque j'avais pris mon diabolo-fraise refaisait rageusement surface. Hélas, il paraissait impossible d'arrêter ce torrent humain d'anecdotes sans intérêt, qui me racontait avec adoration le pourquoi et le comment de l'anonymat de son chat. En plus, ce jeune crétin était en couple. Non pas que j'ai un quelconque problème avec les gens amoureux, mais c'était tout de même plutôt niais, sucré, gentil et adorable. Une horreur, en somme.

Soudain, malgré la folle envie qui devait être la sienne de me raconter comment il avait appris à faire des chaussons aux pommes, il se tut, ou plutôt s'interrompit, pour me demander quelques secondes plus tard quelque chose comme "Vous voulez que je vous raconte encore, où que je me taise? ". Je poussai un soupir d'intense soulagement.
Immédiatement, comme si ma vie en dépendait (et c'était probablement le cas), je lui répondis:

- Oui, taisez-vous. Vite.

Un océan de larmes envahit ses yeux et se déversa sans retenue sur ses joues roses. Son nez rougit et s'humidifia, puis coula. Rien n'est plus dégoutant qu'un mortel en pleurs, surtout lorsqu'il renifle et fait ce petit bruit pathétique de chiot tourmenté. Je compris alors que toutes ces choses... Blessantes que cet abruti avait pu proférer à mon encontre n'étaient rien d'autre que des maladresses de langage, puisqu'il ne semblait pas posséder de capacité cognitive suffisante pour formuler de son plein gré la moindre pique verbale d'une quelconque envergure. Ainsi, je dus bien l'admettre, j'avais "honteusement" laissé parler ma susceptibilité pour agresser sans vergogne une créature innocente et débile.
J'eus envie de rire devant ce splendide spécimen de comique de situation (Vous vous attendiez à quoi? De la pitié? De MA part? Haha, bande de ploucs!). Cependant, dans ma grande mansuétude, je consentis à abréger ses souffrances.

- Je vous remercie, jeune homme. C'était... intéressant.

Je me dis alors qu'il fallait vite que je change de sujet de conversation, sans quoi cette bestiole attendriss... minable allait sous peu se mettre à embrasser mes inestimables bottes en cuir d'aragne de chez Aliénor Rythiliel. Avant que je ne puisse illuminer notre "conversation" de l'un de ces formidables traits d'humour dont j'ai le secret, on me tapota l'épaule d'une manière toute sauf délicate et polie. J'attendis une seconde, de manière à bien faire comprendre à l'importun bouseux (encore un!) qui imaginait avoir le droit de poser ses minables pattes pleines de fiente sur mes inestimables parures vestimentaires que... Non, quoi. Puis j'entamais un souple demi-tour sur moi-même, opération des plus délicate lorsqu'on est juché en équilibre précaire sur un plateau à échasses, à plus d'un mètre du sol.
Et je me retrouvai face à... Quelqu'un. Et quand je dis quelqu'un, hélas, ce n'est pas n'importe qui. Quelqu'un, en l'occurrence, était  vêtu de l'uniforme de la garde royale des Brigades Noires et était hélas dépourvu de cet air crétin typique de la population locale. Au contraire, hélas, ô grand hélas, ses yeux d'onyx me fixaient d'un regard peu amène, qui signifie généralement "Prêtez attention à mes paroles ou rejoignez ma collection personnelle de têtes réduites."
Je lui fis un grand sourire.

Lui, non.
Il semblait connaitre mon "truc" du regard intimidant, et l'utilisait manifestement avec moult dextérité, tant et si bien que je déglutis avec angoisse. J'avais espéré, vainement semblait-il, ne plus avoir affaire à ces braves gens, mais un tel souhait relève probablement de l'utopie, si l'on souhaite le voir se réaliser durant toute une éternité. J'implorai alors ma bonne étoile pour qu'il ne connaisse point mon identité, sans quoi j'étais cuit.

- Valkandre Arkaniel Kahl Ylegosh de Krasalvie? me demanda-t-il.

Saleté d'étoile. Rien ne sert de mentir devant ces gens-là, ils sont entrainés pour le détecter.

- Hem. Lui-même. Vous désirez?

C'est là que ça allait devenir "intéressant". Il semblait que les Brigades aient tout à fait connaissance de ma survie au Massacre, auquel j'étais censé avoir succombé (dans d'atroces souffrances) il y a de çà plus de deux millénaires. Restait désormais à savoir pourquoi je n'avais pas été retrouvé et haché-menu plus tôt.

- Vous avez beau avoir de puissants amis dans nos rangs, l'influence du général Ethelian a certaines limites. Nous ne pouvons pas tolérer vos récentes exactions qui violent l'une des plus sacrées de nos lois.

Ah oui. Lui. Tout devenait clair à mes yeux. Ce cher garçon m'avait couvert (après m'avoir trahi puis tourmenté, mais bref) durant ces longs siècles. Je lui devais donc la vie, quelle amère surprise.

Le bulot de la chaise d'à-côté nous observait avec son habituel regard de poisson mort, un brin expressif, cette fois-ci. Cette lueur, là au fond! Non, ce n'était pas de l'intelligence ('faut pas rêver) mais une angoisse bien réelle face à la tournure inattendue que prenait la situation. Je lui fis mon plus beau sourire pour le calmer. J'avais déjà bien assez de problèmes à gérer pour devoir en plus supporter cette pénible odeur de peur humaine. Je regardai à nouveau mon lugubre interlocuteur et lui répondis:

- Je vous demande pardon, estimé membre des Brigades, mais de quelle loi parlez-vous? Ne peut-on plus simplement s'entretenir avec nos amis les mortels? Le principe de précaution anti-BSH est-il tel que nous devons nous fermer du fascinant monde des courtes-vies à la discussion si... colorée?

J'espérais ralentir suffisamment le rythme de l'échange pour pouvoir être prêt à m'enfuir au moment où ça se corserait, car lorsque les Brigades Noires envoyaient l'un des leurs, ce dernier revenait obligatoirement avec un cadavre, si ce n'est plus. Ainsi, j'incantai mentalement un sortilège destiné à nous tirer d'affaire. Et bien oui, "nous". Je n'allais tout de même pas laisser l'autre flan en plan devant un tueur assoiffé de sang, non mais! Même les mollusques méritent de vivre.

- Ne faites pas l'innocent, Valkandre. Vous avez utilisé votre pouvoir de subjugation (Inconnu du correcteur. Quel crétin, celui-là!) sur un humanoïde mortel alors qu'il s'agit d'un acte fondamentalement interdit par le Code Éternel. Je vais par conséquent mettre un terme à votre existence.

- Une autre fois, peut-être. Navré, mais j'ai à faire.

Et du plafond, des murs et du sol jaillirent neuf formidables explosions incarnat, alors que les tables s'envolaient et que les briques de la bâtisse éclataient en tous sens, dans un vacarme de fin du monde. Je saisis d'une main celle de Luka et lançai quelques Destructus instantanés sur l'immortel mécontent et échevelé. Nous disparûmes dans les ruelle de Vilains sous le flot intarissable de ses jurons.
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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Ven 28 Juin - 21:29


Oui, taisez-vous. Vite. Fit sa Divinité en lui adressant la plus belle des paroles.

Mais la Lumière de Sa Vie (oui, pour tous ceux qui ont comprit la référence, je dis simplement....yep.) semblait attristée, voire, pire encore -si seulement un tel extrême était concevable- franchement ennuyée. Si il avait eu un marteau, un fouet ou un cuter dans la main, Luka n'aurait pas hésité une seconde et aurait mit fin à sa misérable existence, pour avoir été à l'origine d'un tel crime. Malheureusement, il n'avait sous le coude qu'une tasse de café qui refroidissait lentement mais sûrement, ce qui le coupa un chouilla dans ses élans suicidaires. Pitoyable vraiment. Comme quoi, il devrait vraiment penser à marquer cette phrase sur un de ses tee-shirt : je foire tout dans ma vie. Même mon suicide. Mais je le foire bien.
Il regarda son Astre Stellaire (nan là il n'y a aucune référence ne cherchez plus)  avec des yeux embués de larmes. Sous le choc face au mépris qui voilait ses divines pupilles, pupilles qui auraient dû l'inonder de joie, vue qu'elles étaient braquées sur lui, il se recroquevilla pour combler le vide qui avait prit possession de ses tripes. Le radieux privilège du regard Divin ne le comblait pas cependant : la déception s'installa confortablement dans tout son corps, faisant trembler ses jambes et tressaillir sa mâchoire. Les larmes lui montèrent carrément aux yeux, et il se mit à renifler par réflexe.
Il pensait pourtant lui faire plaisir en exécutant Son ordre, et sur le moment il avait été comblé en sentant qu'il était près à répondre au désir qu'il lui avait formulé. Et bien apparemment non.
Perdu dans l’abîme amère des regrets et de l'amertume ( amer + amertume = vraiment pas agréable) qui voilait son esprit (additionné à l'attraction magique du Vampyr, et également à ses facultés mentales initiales, son esprit en était réduit à pas grand chose, si je puis me permettre ) il se laissa aller sur son tabouret, priant pour mourir sur place, foudroyé par le moindre truc foudroyant et mortel qui passerait dans le coin et qui daignerait s'intéresser à sa modeste personne.

-.....votre pouvoir de subjugation sur un humanoïde mortel alors qu'il s'agit d'un acte fondamentalement interdit par le Code Éternel. Je vais par conséquent mettre un terme à votre existence

Luka leva les yeux, sortant un peu de sa soudaine dépression à l'entente d'un terme qui lui était inconnu : Code Éternel. Était-ce le grave Éternel qui avait attiré son intention, ou bien le ton hautin employé, qui faisait clairement comprendre l'emploi des majuscules dans l'appellation ? Je sais que vous mourrez d'envie de le savoir, mais il va falloir me payer chèrement pour que je vous le révèle.
Il continua à lever les yeux, encore un peu ébloui par sa Lumière Chatoyante, et tomba droit sur les pommettes coupantes, comme taillées dans le marbre,  d'un être si moche et si inintéressant, que par contraste, le choc fut comme une claque : il se retrouva soudain assit sur un tabouret dangereusement haut, accoudé à un bar poisseux, en face de deux Vampyrs plus ou moins sympathiques. Avec devant lui un café totalement froid, ce qui était quand même un comble.
...mais qu'est ce que je fais ici ?
Le premier vampyr, qui lui rappelait vaguement quelque chose (une intense lumière et un fourmillement étrange dans le ventre) semblait très légèrement stressé, et cherchait visiblement à échapper au deuxième vampyr, qui, pour le coup, ne réveillait aucun souvenir dans son esprit.

-Heu....excusez-moi...

Une autre fois, peut-être. Navré, mais j'ai à faire.

D'accord. On fait comme ça.
Au même moment, le bas devint le haut, le tabouret remplit enfin son office diabolique et se déroba sous ses fesses, et il sombra dans une chute sans fin, qui avait pour seul point de repaire une main, blafarde et aux longs doigts effilés, qui lui enserrait le bras tel un étau métallique.

Quand le haut retrouva sa place normale et que ses pieds rencontrèrent ce qui semblait être un sol, il remercia Demiderus d'être encore en vie, avant de réaliser qu'il venait simplement d'être le passager involontaire d'un Transmitus particulièrement violent et incenté dans l'urgence. La main qui pinçait son avant bras se détendit très légèrement, comme si son propriétaire n'arrivait pas à déterminer si ils étaient bien arrivés à destination.
Luka se sentit chanceler, et ses genoux, qui n'avaient cessé de trembler-gigoter-se dérober-encaisser décidèrent qu'ils avaient atteint leur seuil maximal de résistance en choc, et qu'il était grand temps d'aller saluer leur nouvel ami, le dénommé le Sol. Problème cependant : la main à la force incroyable le tenant toujours, sa chute entraîna son chauffeur de Transmitus-qui n'était autre que le premier Vampyr/lumière/chaudauventre- avec lui. Ils s'affalèrent donc plus ou moins gracieusement (je vous laisse deviner qui illustre le moins et qui illustre le plus dans l'affaire), s’emmêlant les pieds dans les divers tissus que portait le Vampyr, et qui semblaient appartenir à un autre siècle.
Oui, j'ose affirmer que si le Vampyr avait porté un jean ce jour là, l'avenir du monde -ou du moins de Luka Goran, ce qui est à peu près la même chose- aurait prit un autre tournant.
Mais malheureusement pour l'univers, ce n'était pas le cas.
Quand il ouvrit les yeux et se retrouva nez à nez avec des tissus d'un autre age, il se fit la réflexion que, vraiment, ce look était digne d'un Papi Gérard. Instantanément, il comprit que ce trait d'esprit n'était pas nouveau pour sa petite cervelle. Soir il radotait, soit ce souvenir n'était autre qu'un....souvenir (mais c'est transcendent ce que tu dis là mon choux).
Il avait donc déjà été en contact avec cet énergumène ! Et maintenant il se souvenait clairement du pourquoi et du comment. Les brumes amnésiques de son esprit se dissipèrent, laissant place à un bar, un diabolo fraise et...une Lumière. Non. Ce n'était pas possible, il ne l'avait quand même pas...
Il rougit instantanément et voulut se lever, ce qui eu pour conséquence l'effet inverse : sa jambe gauche se prit dans la manche à fioritures droite du buveur de sang, et il s'étala de tout son long, faisant plus intimement encore connaissance avec le Sol adoré.

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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Dim 30 Juin - 11:46


On me l'avait dit, je le savais et pourtant, j'avais gaffé. N'importe quel débutant en  magie sait qu'on ne lance jamais un Transmitus en pleine course avec un passager involontaire au bras, sans vraiment faire attention à la destination. Seulement, voilà: Lorsqu'on est poursuivi par un Vampyr chasseur de Vampyr versé dans les arts de la destruction massive de buildings, courroucé qui plus est, on a rarement tendance à réfléchir. Sous les jets violacés d'un sort qui m'était inconnu mais, vu la vitesse avec laquelle les murs des bâtiments de Vilains avaient tendance à fondre, il avait clairement d'autres usage que de déverser des fontaines de fragrances printanières pour intérieur cosy. C'était bien d'ailleurs la première fois qu'on essayait de mettre fin à mes jours avec la gamme de parfums fleurs & prairies. Bref, au milieu de cet ouragan voluptueux, manquant cruellement d'inspiration quant à une destination sure, je saisis plus violemment le jeune Luka et pénétrai son esprit avec la rage de l'urgence. Une lumière, un endroit paisible et familier, peu m'importait alors. Je lançai un flot de pouvoir sur cette idée saisie sur le vif et nous disparûmes dans un jaillissement d'arcs électriques rougeoyants, évitant de justesse le rayon améthyste proposé gracieusement par notre poursuivant.

Seulement voilà: J'avais mal visé. Alors que nous n'étions encore que pure énergie, orbe ondoyante traversant le néant à toute allure, nous fîmes la rencontre inattendue d'un... mur?, chose ô combien surprenante  lorsque vous traversez le vide cosmique. Dans une explosion tout aussi fameuse que celle par laquelle nous nous étions désintégrés, nous reprîmes soudain corps au milieu d'une ruelle lancovienne, au milieu des déchets et autres immondices qui la tapissaient avec art. Un autre "détail" attira mon attention: la position qui était la notre. En effet, l'autre était avachi sur ma personne, le nez dans les replis de ma chemise, grognant tel un noyé qui refait surface. J'attendis patiemment qu'il refasse émerge depuis les profondeurs insondables de mon habillement, chose qu'il fit rapidement tout en ponctuant le geste de ravissantes teintes framboise.  

- Excusez-moi mais euh... Vous m'avez manipulé?

- Vous devez confondre, ce n'est pas du tout mon style. Eh bien oui, j'ai utilisé mon pouvoir sur vous, j'avais envie de me distraire avec la personne qui m'avait servi le plus de paroles maladroites et grossières depuis ces cinq-cent dernières années. Non, ça ne vous dérange pas, j'en suis certain. Quoi qu'il en soit et ne vous en déplaise, nous sommes poursuivis par un malade assoiffé de sang, et tout ça parce que vous n'êtes pas capable de vous exprimer correctement. Vous devriez avoir honte. Maintenant, si vous le voulez bien, fuyons au plus vite, sans quoi nous ornerons sous peu la ceinture de cet excité, en compagnie des têtes de ses précédentes conquêtes. Des questions? Oh et cessez de me regarder comme ça, je n'ai rien fait de mal!

Je regardai autour de nous et entendis un "boum" retentissant suivi d'un flash aveuglant à quelques rues de la notre. Le sent-bon-pour-cabinets nous avait suivis, et vu sa situation géographique actuelle, les retrouvailles émouvantes auraient lieu sous peu. Étrangement, je n'avais jamais été fana des séquences de ce genre-là.

- Hum. Navré de vous presser de la sorte, honorable interlocuteur, mais il semblerait que le susnommé poursuivant soit sur le point d'échanger les politesses d'usage avec nos personnes, sous la forme de la négociation musclée. A moins que vous ne soyez versé dans les arts délicats du dialogue martial, je vous enjoins au plus vite à me suggérer un lieu où nous pourrions demeurer paisiblement en attendant que l'ardeur de notre ami à nous présenter les charmantes lumières de ses mains ne soit quelque peu retombée. Je suis tout ouïe et, comme je vous l'ai indiqué il-y-a peu, il vous est toujours possible de me questionner. Cependant, bouge ton cul et fissa, j'ai pas envie de crever et j'espère pour toi que toi non plus.

Par mon Reflet, qu'il avait l'air paumé! Les Sangraves étaient tombés bien bas, s'il embauchaient des gens comme ça. A ce qu'il paraît, certaines personnes se révèlent à elles-mêmes et au monde face à des situations de crise. A moins que je ne sois moi aussi devenu profondément débile, nous étions bien concernés par ce genre de choses. Il ne restait plus qu'à espérer que Luka soit de ceux-là.

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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Lun 8 Juil - 9:05


- Vous devez confondre, ce n'est pas du tout mon style. Eh bien oui, j'ai utilisé mon pouvoir sur vous, j'avais envie de me distraire avec la personne qui m'avait servi le plus de paroles maladroites et grossières depuis ces cinq-cent dernières années. Non, ça ne vous dérange pas, j'en suis certain. Quoi qu'il en soit et ne vous en déplaise, nous sommes poursuivis par un malade assoiffé de sang, et tout ça parce que vous n'êtes pas capable de vous exprimer correctement. Vous devriez avoir honte. Maintenant, si vous le voulez bien, fuyons au plus vite, sans quoi nous ornerons sous peu la ceinture de cet excité, en compagnie des têtes de ses précédentes conquêtes. Des questions? Oh et cessez de me regarder comme ça, je n'ai rien fait de mal!

Tu parles, Charles.
Mais pourquoi est ce que les gens se donnaient-ils la peine de répondre à des questions rhétoriques ? Pourquoi ? Surtout venant de Luka Goran, car la plupart du temps elles n'étaient donc pas seulement rhétoriques, mais également absurdes. Le "vous m'avez manipulé ?" entrait sans problème dans cette catégorie obscure, mais apparemment le Vampyr devait être soit de bonne humeur, soit dans tous ses états, car il avait déversé sur le pauvre humain un flot de paroles peu agréables. Plus étonnant encore (cette journée était décidément pleine de surprises : l'annonce du mariage entre Jany'El'Flurk et Tmavia le matin, et cette course effrénée l'après midi...il allait avoir plein de ragots à raconter à Sight ce soir) il n'en comprenait pas le tiers du quart.
C'était donc de sa faute si le méchant Vampyr à l'air cruel leur courait après /remords bonjour/ ? Qu'avait-il bien pu dire pendant sa transe ? Et comment rattraper la situation ?
Que de questions et tellement peu de réponses en perspective...

-Ne pourrions nous simplement pas essayer de lui expliquer clairement notre relation ? fit il d'une voix de souris prise par un gros matou au regard carnassier, après tout nous ne nous connaissons même pas ! Il a dû me prendre pour quelqu'un d'au...

- Hum. Navré de vous presser de la sorte, honorable interlocuteur, mais il semblerait que le susnommé poursuivant soit sur le point d'échanger les politesses d'usage avec nos personnes, sous la forme de la négociation musclée. A moins que vous ne soyez versé dans les arts délicats du dialogue martial, je vous enjoins au plus vite à me suggérer un lieu où nous pourrions demeurer paisiblement en attendant que l'ardeur de notre ami à nous présenter les charmantes lumières de ses mains ne soit quelque peu retombée. Je suis tout ouïe et, comme je vous l'ai indiqué il-y-a peu, il vous est toujours possible de me questionner.

Luka referma lentement la bouche, essayant d'analyser pourquoi le Vampyr se payait sa tête de la sorte. Le pire était qu'il réussissait bien à le perdre, le traduc, avec toutes ses formulations à la noix qui semblaient s'étirer à l'infini. Luka eu beau fixer sa bouche d'un air apitoyé (Regard du Chien Battu number 3 tousdroitsreserves, pour les spécialistes, que vous pouvez également retrouver dans les rps 3-5 et 2 précédents) son interlocuteur cruel ne semblait vouloir s'arrêter. Au bout de quelques secondes à fixer Luka qui fixait sa bouche avec un air de souffrance absolue, il changea brusquement de tactique.

- Cependant, bouge ton cul et fissa, j'ai pas envie de crever et j'espère pour toi que toi non plus.

Le message passa mieux :
Mourir ? Ils n'allaient quand même pas mourir ? Non ! il avait bien trop de choses à apporter à cette fichue planète pour trépasser d'une façon si absurde, entre deux tasses de café, pour une raison qu'il ignorait.

Trouve un refuge ! Lui cria la Voix de sa Conscience d'un ton autoritaire.

Mais quand il pensait au mot refuge, étrangement il n'y associait que maman et secondement Sight. Et il ne pouvait raisonnablement pas amener un suceur de sang chez la pauvre Magie Goran, femme au foyer sans défense physique qui habitait sur une autre planète.
Mais ne pouvait-il pas faire appel à son Chichou, le très cher, très beau, très talentueux, très magnifique, très parfait Sight Once ? Lui saurait quoi faire pour le tirer de cette situation inextricable, et il expliquerait à ce désagréable personnage que ça ne se faisait pas de lancer des sorts de fascination sur un homme déjà pris.
Voilà.
C'était un plan en béton ça.
Il tira sur la manche (perfide, la manche) de son acolyte d'un geste assez puéril, et lui siffla à l'oreille.

-Vous aimez courir ? Ou bien préférez-vous incenter un Transmitus ? Si nous choisissons la deuxième option, ça serait cool que vous vous en chargiez, parce que ce n'est pas vraiment mon point fort, la téléportation...

Encore un regard assassin de la part du Vampyr. Il prit ça comme un oui et, tandis que l'agent lancé à leurs trousses tournait à l'angle de la ruelle voisine, les repérant et s'élançant vers eux d'un pas destructeur, il lui partagea dans un hoquet de terreur son adresse et ferma les yeux, dans l'attente du dérèglement environnemental qui précéderait leur voyage.
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Valkandre A. Kahl Ylegosh
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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Ven 9 Aoû - 19:30


-Vous aimez courir ? Ou bien préférez-vous incenter un Transmitus ? Si nous choisissons la deuxième option, ça serait cool que vous vous en chargiez, parce que ce n'est pas vraiment mon point fort, la téléportation...

Je ne trouvai pas vraiment utile de répondre, parfaitement conscient de mon indéniable supériorité dans tous les domaines. Je me redressai, retroussai mes manches (et les époussetai, nul ne sait où le bestiau avait mis ses mains avant de me tripoter avec) en imperturbable statue de mépris et lui jetai mon regard le plus intelligent possible. J'ouvris alors la bouche et lui fis remarquer non sans une certaine touche de génie intellectuel qu'il eût été opportun qu'il m'indique une adresse, en évitant si possible celle de la décharge publique voisine. Il eut droit à un coup d’œil agacé lorsqu'il me tendit l'adresse d'un appartement du centre-ville, terriblement bien situé (mieux que le mien, en fait!), écrite sur un morceau de papier rose bonbon aux bords dentelés. Le genre de chose mièvre sur lequel on indique le lieu, la date et l'heure d'un rendez-vous-galant-sous-la-pleine-lune-d'une-fraiche-soirée-d'été. Je ne pus que trouver la chose fort suspecte.

J'allais déshabiller mon voisin du regard (gagnons du temps) quand j’aperçus un désagrément vampyrique au coin de la rue qui s'approchait à grands pas, le mécontentement bouillonnant au fond de ses gros vilains yeux colériques. Je lui offris ma moue la plus moqueuse et railleuse possible (petite merveille de ma confection) avant d'incanter un énième et bienvenu transmitus vers l'infini et l'au delà.

Enfin... Je pense que je ne l'aurais pas cru si l'on m'avait dit que l'infini ressemblait à ça. Après avoir à nouveau voyagé dans un tourbillon rougeoyant, Luka et moi nous retrouvâmes à l'horizontale au-dessus d'un lit à deux places (quel merveilleux hasard...). Hélas, depuis les travaux d'un certain Newton, Isaac de son petit nom, les choses tombent vers le sol et ce qui est au-dessus écrase ce qui est en-dessous. C'est très très drôle quand on est pas celui qui fait office de matelas; je ne pris donc pas part aux réjouissances. Au lieu d’atterrir comme un sac, le blanc-bec tomba délicatement dans mes bras, telle une prune bien mure au sortir de la branche. Le pauvre petit oisillon, encore tout ébouriffé et groggy, ouvrit tout doucement ses petits yeux embués de chiot et poussa un genre de gémissement minable qui ressemblait vaguement à un couinement.

J'allais appliquer sur sa fesse droite ma main brillante d'un sortilège d'électrocution à haute magnitude lorsqu'il cligna de l'oeil, marmonnant "Gnom Sgnagnounié gnamour?". Néophyte dans la maîtrise du Goranais, je compris tout d'abord "Gnome sagouinait la bourre?", puis "Mon spa où j'ai la Ruhr..." et enfin "Plombs, gargouillez trois jours!". Je restai perplexe face à tant d'inventivité lyrique. Finalement, je résolus de le remettre d'aplomb grâce à un Electrochocus mais, juste à ce moment, une toute petite larme dégoulina sur ses joues rouges et humides. J'hésitai et mon indécision permit à mon voisin du dessus de saisir l'opportunité pour... M'embrasser?! Si seulement il n'y avait que ça... Alors qu'il m'offrait un lavage buccale intégral et dynamique, les boutons en argent de ma chemise sautèrent sous mes yeux ébahis et s'éparpillèrent aux quatre coins de la pièce. Lukanator fit une pause d'une seconde (Pour reprendre son souffle, sans aucun doute. Besogneuse petite abeille, va!) et se précipita à nouveau vers mes lèvres en ré-inarticulant ses précédents propos. Je pus faire une quatrième traduction qui me sembla terriblement exacte, soit "Mon Sightounet d'amour".
...
Parlons-nous bien du même homme? Ce type au physique glacial et délicieusement bien proportionné, Sangrave, déjà rencontré dans des circonstances peu propices à la construction d'une belle et franche amitié (pour plus de précisions, consultez Today I'm a boy avec Evangeline Imaginarium au Lancovit puis à la Forteresse Grise)? Je me souvins alors que Luka avait déjà cité ce nom pour parler de quelque chose comme l'"amour de sa vie", à peu de choses près.

Cet ignoble frisson passé, mon esprit revanchard reprit le dessus tandis que j'agrippai avec plus de fermeté mon partenaire de conversation.

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Luka Goran
Luka Goran

~ hello, I’m Bruce from Nemo ~
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Par Le Revelus :
Accréditation:
Moi et les autres Autremondiens:

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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Sam 10 Aoû - 22:04


Il n'avait jamais bien aimé les Transmitus : son passé de terrien, des trains et du mal de mer en bateau mouche lui avait déjà fermé les portes des joies des transports en commun. Depuis son arrivée en AutreMonde, s'était pire : les Portes de Transfert lui donnaient la nausée, et les Transmitus peu soignés lui filaient des sueurs froides.
Et cela faisait exactement deux Transmitus d'urgences qu'il encaissait, ce qui ne lui réussissait pas. Pire encore : il venait à peine de se remettre d'un sort de Charisme qui l'avait rendu amnésique, mou et lent à la détente (je ne commenterai pas. Non......bon ok : c'était encore pire que d'habitude, c'est pour vous dire....Voilà, contents?). Pour résumer l'état de santé du jeune homme, il ne fallait pas aller chercher bien loin : bof-bof. Mais plutôt bof bof -oh-mond-dieu-dès-que-je-tourne-la-tête-mon-cerveau-reste-à-sa-place-initiale-et-me-rejoint-lentement-en-une-souffrance-insurmontable. Il vogua un instant dans la brume, comme en proie à une fièvre comateuse, puis se sentit soudain descendre, voire tomber, ce qui lui fit ouvrir les yeux et prendre conscience du danger de la chute. Un pic d'adrénaline fit instantanément passer la migraine en second plan, tendit que son instinct de survie prenait les commandes, lui intimant de voler, de se trouver un parachute ou de faire ses prières.
N'ayant pas beaucoup d'inspiration pour aucune des solutions proposées, il se contenta de fermer les yeux, ce qui anima de nouveau sa migraine qui était bien décidée à l'accompagner durant ses derniers instants, en attendant de mourir écrasé par la pression, sur le sol, en un « spatch » immonde.
Il fut légèrement surprit quand il atterrit non pas sur une surface dure, mais sur quelque chose de relativement mou et inégal. Et chaud aussi. La chute fut de courte durée, mais son état physique n'étant pas reluisant, et son cerveau (et son estomac) étant resté en l'air, la douleur fut tout de même intense. Il laissa échapper un petit gémissement tout en maudissant les foutus Transmitus et les foutues personnes qui ne savaient pas incenter dans le calme et avec un minimum de soin.
Il ouvrit doucement les yeux, un instant aveuglé par la lumière qui semblait lui décoller la rétine. Sous lui, la surface inconnue mais confortable bougea, semblant s'impatienter. Il posa ses main sur quelque de mou, qui s'enfonça de quelques millimètres sous la pression. Il connaissait cette sensation. Mais impossible de remettre un nom et une pensée cohérente sur l'endroit de son atterrissage.
Il cligna des yeux doucement, attentif à stabiliser le marteau piqueur qui interprétait la partie percutions de Ma Bohème dans sa boîte crânienne, et se retrouva nez à nez avec un menton, une bouche très fine, et un nez -justement.
Mais où était-il....et comment était-il arrivé dans le lit (ahAH oui c'était donc bien un matelas sous ses doigts ! Il était trop fort!) d'un inconnu qui...
Mais attendez... (comme dirait Harry Potter) :
Il connaissait ce lit ! Il connaissait ce couvre-lit gris aux motifs symétriques et ces housses d'oreillers couleur taupe ! Et pour cause : c'était lui qui les avait choisi chez Ikemagic avec Sight.
Sight ?
Par Demiderus, il se souvenait à présent ! il avait justement incenté pour rejoindre Sight, et plus précisément leur appartement. Il avait quelque peu perdu le fil et se demandait bien ce qui avait pu se passer entre la porte d'entrée et le lit, mais qu'importe ! Il n'y avait pas de peur à avoir : il était en terrain connu.
Mais il avait eu si peur ! Il ne se souvenait pas clairement de ce qui l'avait poussé à fuir pour aller chercher secours auprès de son cher petit copain, mais il se souvenait avec précision du sentiment de panique qui l'avait possédé à ce moment là. Son nez se mit à le piquer furieusement et il renifla, les larmes lui montant aux yeux. Il avait beau se dire qu'il était ridicule, à pleurer ainsi pour quelque chose dont il ne se rappelait plus vraiment, mais rien qu'à penser à sa bête sensibilité, il était de nouveau dans tous ses états. Le contrecoup des différents sorts violents qu'on lui avait administré était décidément ravageur.
Il chercha du soutien auprès de Sight (ou plutôt du corps ainsi étendu de Sight), essayant d'articuler une demande d' explication, mais ne parvient qu'à émettre un son peu reluisant. Mais son compagnon ne semblait pas décidé à la prendre dans ses bras pour le consoler. Pourtant leur position était des plus explicite, et il ne voyait pas trop ce qu'ils pouvaient faire d'autre.
Peut être que le jeune sangrave s'était tout simplement...endormi ? Sight avait la mauvaise habitude de pioncer une fois leurs réjouissances terminées, mais il avait toujours la politesse de lui laisser un bout de couette, quand même. Là il prenait tout le lit et reposait sur la couverture. Un deuxième élan de panique traversa tout son corps en pensant à ce que peut être Sight n'allait pas bien, qu'il avait été assassiné ou bien avait une grippe, ou pire encore que tout cela, une pneumonie. Il ne pourrait le tolérer.

-Sigth....murmurât-il si doucement que ce sifflement passa inaperçu.

Il passa une main fébrile sur ses yeux pour y essuyer les larmes qui le rendaient de plus en plus aveugle, et se hissa près du visage de l'Astre de Ses Jours et de Ses Nuits.
Il avait les yeux ouverts, alléluia ! Le cœur de Luka rata un battement, et, infiniment soulagé, il passa une main encore tremblante sous sa tête et se colla contre lui pour l'embrasser à pleine bouche, comme il se doit.
Il nota immédiatement que quelque chose clochait, ou n'était pas vraiment comme d'accoutumé, et que Sight semblait hésiter à lui rendre son baiser.
Un peu blessé (vous savez, à l'endroit de l'amour propre, en haut à gauche) il fit mine d'arrêter leur activité, mais son partenaire sembla se réveiller et l'attira de plus belle contre lui. Alors, Luka ne se dit pas que ces lèvres étaient plus fines et gourmandes que celles du glaciales Sight Once, comme il ne se posa aucune question sur le fait que son petit ami avait prit soudain trente bons centimètres et trois mètres de tissus savamment repartis sur son corps froid. Non, Luka étant un imbécile, il se contenta de déshabiller l'homme (ne l'appelons plus Sight, nous l'encourageons, le pauvre choux) qui était allongé dans son lit, assit d'une façon on ne peut plus vulgaire à califourchon sur ses hanches.
C'est ainsi que le vrai Sight les trouva en ouvrant d'un geste innocent la porte de sa chambre pour aller y déposer une pile de draps.
Croyez moi, trois ans après, le jeune homme lui en parle encore.
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Sight Once
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Darkness is Heaven
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MessageSujet: Re: What else ?    What else ?  Icon_minitime1Mar 20 Aoû - 17:49



Il ne fallait jamais faire confiance aux Vampyrs. C’est ce qu’il avait retenu des quelques coups foireux auxquels il avait participé avec les rares Vampyrs de la Forteresse Grise. Ce qu’il découvrit ce jour-là ne fit que confirmer son a priori.

Son Nounours préféré l’avait laissé, seul, alors que c’était là son premier jour de vacances. Non mais vraiment, quel culot ! Il prenait des vacances tous les cinq ans voire plus et la seule fois où il était content et non contraint de prendre ses congés, l’ingrat partait voleter à la recherche de l’or noir de tout caféinomane. Lui-même ne comprenait pas la dépendance soudaine de Luka à cette boisson du diable. C’était tellement… amer. Malheureusement, rien ne réveillait mieux Sight d’une bonne nuit de sommeil, à part, et bien vous savez. Un petit tour de culbutes avec son amant. L’ennui, c’était que Luka faisait suffisamment de folies de son corps lorsqu’ils se couchaient, tous les deux, côte à côte, leurs jambes entremêlées et que Sight voulait aller plus loin. Donc il s’était résigné à laisser son compagnon se réveiller tranquillement, à son rythme. Bon, avouons-le : par un astucieux tour de chantage, il récupérait son dû matinal le soir. La petite mine de Luka ne l’amadouait en rien, d’ailleurs. Fripon, va. Revenons à nos moutons, voulez-vous ?

Le Sangrave ne se décida à se lever qu’une fois la porte claquée – il faudrait mettre un Insonorus d’ailleurs, que c’était pénible, par la barbe de Gelisor. – et que Le Chat eût choisi de transformer les rideaux de la coquette chambre en  rideaux de fils ivoire. Laissant aux voisins le plaisir d’admirer son anatomie, il vint jusqu’à la fenêtre et récupéra le petit monstre noir. Il le renversa et le cala dans ses bras pour pouvoir lui gratouiller le ventre à sa guise. Outré de cet affront, le mini félin tenta dans un premier temps de s’enlever des bras musclés de M. Tout Nu. Puis, il se mit à ronronner quand ce dernier entreprit de le caresser entre ses deux minuscules oreilles. Le Sangrave soupira. Heureusement qu’il n’était pas en caméra cachée. Il imaginait trop bien les autres vilains se foutre de lui, fondant aux couinements tellement choupinoux du Chat. Il était certain que son image d’homme viril en prendrait un coup. Par un habile tour de main, il refit en gros le lit et posa la boule de poils qui ne tarda pas à s’endormir après maints coups de léchouillis, ici et là. Ciel, qu’allait-il faire de sa journée ? Traîner ? Dormir ? Aller faire du shopping ? Un regard vers la salle à manger/salon/cuisine lui répondit de lui-même. Il n’existait qu’un mot pour désigner l’ensemble des pièces : bordel.

C’est sur ce mot peu glorieux, noble et élégant qu’il se vêtit d’un simple tee-shirt et d’un pantacourt. Il se laverait après avoir tout rangé, pas la peine de gaspiller des vêtements pour rien. Après avoir ramassé tout ce qui trainait – vêtements, CDs, livres, serviettes… -, il brancha l’aspirateur, passa la serpillère ; les vitres resplendissaient de vitalité, le lino semblait se refléter contre les murs, bref, c’est avec fierté qu’il épongea la sueur qui perlait sur son front. Le Sangrave avait un grand sens de l’organisation et surtout de la gestion de son temps. Il restait encore une bonne heure avant que la lessive de draps ait fini de sécher. Il s’autorisa donc une petite douche. Il en soupira d’aise, sentant la fraicheur de l’eau glacée le picoter. Il n’y avait rien de plus vivifiant pour lui. Il mit son pantalon noir d’intérieur, ses petits mocassins bleus et une chemise à manches courtes. Enfin il pouvait attaquer la dernière partie du grand nettoyage de vacances : les draps. Ils allaient respirer l’air pur eux aussi. Il se surprit à penser à ce que devait être la vie d’un drap. Les pauvres, quand même. Ils voyaient des tas de choses, comme des pieds sales, des boutons, du sang, de la transpiration…  Le maniaque en frissonna de dégoût.

Ayant enclenché son petit mp3 ridiculement petit mais tellement pratique, il n’entendit pas tout de suite les bruits répétés qui venaient de la chambre. En premier lieu, il pensait que c’était Le Chat qui couinait dans son sommeil. Pourtant, cela ne lui ressemblait pas. Il se saisit de la pile de draps qu’il venait de soigneusement plier et se précipita dans la chambre pour réveiller la petite chose de sa torpeur. Sauf que ce n’était pas son adorable chaton qui gémissait. Mais Luka. Et ce n’était pas lui qui provoquait ces gémissements-là. Il jeta un regard vers l’autre homme. Dans son lit. Sur ses draps, qu’ilavait lavés, repassés, pliés. Avec son amant. Tout ce qu’il put faire, sous le choc, fut de poser les draps à leur place, dans l’armoire qu’il avait lui-même montée après un passage chez Ikemagic. Le chaton s’était planqué sous le lit, à en croire la minuscule queue qui battait l’air sous les draps qui descendaient sur le sol.

En proie à une rage sourde, il se tourna vers le couple étendu dans une position lascive. Il se saisit de la seule chose capable d’être brisée – à savoir la lampe – et la jeta d’un geste sec contre le mur d’en face. Elle explosa en un temps record. Puis, il saisit le col de l’inconnu et hurla à en perdre la voix :
- Qu’est-ce… que… tu fais… Chez moi ? Enfoiré ! Bordel, Luka ! Comment tu as pu me faire ça ? Chez moi ? Chez … nous ? Ça fait combien de temps que ça dure ? Hein ? Tu vas répondre, oui ?

Les traits déformés par la colère qui cognait jusque dans ses tempes, il aurait pu en tuer un. Même Luka. La jalousie lui vrilla le cœur, il avait l’impression qu’un pieu de la taille d’une aiguille à tricoter était enfoncé dedans, le sang pulsait et il avait juste envie de se venger. De l’humiliation qu’il venait de subir, de tous ces mensonges qu’avait proféré Luka. Il fallait qu’il parte. Tout de suite. Leur vue ensemble lui donnait envie de vomir. Douce vengeance, remarqua-t-il.  Comment avait-il pu ne pas les remarquer plus tôt ? Qu’il était stupide. Il se pencha sous le lit et prit dans ses bras le Chat qui s’y lova avec plaisir.

- Toi, le suceur de sang, tu dégages de chez moi tout de suite. Et toi… Toi… Tu me dégoûtes Luka. Moi qui pensais te connaitre, je me suis bien faire pigeonner. Puis, remarquant que le Vampyr – il faut dire qu’un gars aussi pâle, aux lèvres aussi rouges, ne pouvait pas être autre chose qu’un Vampyr – ne bougeait pas, il ajouta : Soit. C’est moi qui pars. Je prends Le Chat.

Enfin, dans un geste purement puéril mais dicté par la rage assassine, il frappa la commode qui le narguait, avec les photos de son couple, du chaton, de leurs quelques voyages effectués pendant les week-ends de  libre. Leur contenu se déversa, obstruant la poursuite éventuelle. Il en ricana. Comme s’ils allaient le poursuivre. Après un dernier regard assassin vers le couple, il quitta la chambre avec un claquement de porte.
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