Charlie Angie Smith

Salut. La tête de cul au dessus là ? C'est moi. Charlie. M'enfin on m'nomme Angie sur mon lieux de travail. Sinon en tout ça donne Charlie Angie Smith. J'ai eu dix huit ans il y a peu. Je ne cherche pas à faire des études, à vrai dire je n'y songe même pas. Je suis loin d'être sympa, un peu gueule d'ange d'apres les autres mais connasse sur les bords. Je n'y peux rien, on peut dire que je tiens ça de Angélique. Je suis pas une nana romantique, je cherche pas le grand amour. Pour qu'un mec me supporte c'est limite un exploit. Je suis très exigeante, en plus de me vendre je danse aussi. C'est une manière pour moi de me changer les idées. Je bois beaucoup, j'ai de la chance je tiens l'alcool. Mais je me drogue pas, je ne tiens pas à être un déchet malgré tous les emmerdes que je m'attire je réussi à contrôler ma vie. je vis librement et sans contraintes, même si les gars de la D.A.S cherche à me placer en famille malgré tout. Ma vie, je la commande, je ne laisse personne me dicter ce que j'ai à faire, je veux être libre, je le suis et le resterai.



Le carillon. Le voilà qui se met à marteler l'air froid d'Omois en cette nuit sombre d'hiver. Il est déjà vingt-trois heures. Les volets des hautes maisons bourgeoises sont fermés. Les rues désertes. Pourtant si l'on écoute bien, on peut entendre un bruit sourd qui se rapproche. Des bruits de pas. Non écoutez mieux. Une course, oui quelqu'un court. Là dans la nuit brumeuse, une silhouette se dessine dans le halo lumineux des réverbères. La silhouette semble fruit, empressée de s'arracher à une peur que l'on ne peut distinguer dans la nuit. Elle ne remarque pas qu'elle marche dans une flaque, qu'elle trébuche et se relève aussitôt. Elle semble ailleurs. Un voile, que dis-je une cape, recouvre la totalité de son corps. Encapuchonné on ne parvient à distinguer que cette lueur terrible dans son regard. La peur, l'adrénaline, l'angoisse. Dans ses bras, un paquet qui semble précieux, compressé contre sa poitrine.
Le carillon. Son nouveau retentissement semble provoquer un éveil à la panique chez la silhouette. Que se passe t-il ? Cendrillon doit-elle s'échapper avant de redevenir une bonne à rien ? Comme trop pressée pour attendre un nouvel appel du carillon, la silhouette dépose le paquet à même le sol, sur une plaque d'égout.
- Je ne peux pas te garder. Tu vas faire fuir tous mes clients avec tes braillements.
Pas de problème, maman.
Cela faisait huit ans que la gamine espérait un jour l'a rencontrer. Le truc bien quand on a un joli minois en étant gamine et morveuse c'est qu'on peut facilement faire les yeux doux à un monsieur docteur pour chercher dans un fichier de l'hôpital s'ils ne connaissent pas sa mère. Monsieur Franck a toujours eu un faible pour les minois des petites filles. Bingo. Angélique Smith. A l'entendre comme ça, c'est classe. Un peu noble même. La gamine en a les certitudes que si ça maternelle l'a abandonnée c'est forcément parce qu'elle n'avait pas le choix. Sûrement son horrible belle mère qui refusait de devenir grand mère.
- Fallait que je continue à bosser, c'était le boulot ou toi. Franchement y avait pas photo.  A peine je t'ai craché de mon bide que j'ai du courir pour pas arriver à la bourre. J'ai failli être virée du bordel par ta faute gamine.
C'est à ce moment là, je crois, que toute l'innocence, l'insouciance et la douceur de l'enfant c'est évaporée. Normalement c'est vers la fin de l'adolescence que l'organisme humain est confronté à la dureté du monde qui l'entoure. Visiblement nous avons à faire à un cas plutôt précoce. Le monde perdit de sa superbe, tout devint amère et  pathétique aux yeux de la morveuse. A huit ans et quelques elle se referma (telle une huître) et ne redevint jamais cette enfant insouciante. Elle rentra à l'orphelinat et la liste de ses méfaits jusqu'alors aussi vierge que son vagin. Mais entre ce dernier et le bout de papier, tout changea brutalement. Vols, mensonges, violence, insolence. Elle se forgea une rapide réputation au sein de son orphelinat. Peu lui importait, elle s'en foutait royalement. Et à ses quatorze ans, alors que son corps se métamorphosait à peine, elle vendit. Si sa mère avait préféré son travail à sa gosse, c'est que le sexe devait être exceptionnel. Mais réaliser une première fois avec un pré-pubère de quatorze ans qui en 4 minutes et 37 secondes vous éjacule dans l'entrejambe, c'est tout sauf exceptionnel.  Et cela ne fit que renforcer la gamine à haïr sa mère et haïr le monde. A seize ans pourtant elle remarqua que ce n'était plus les boutonneux qui la matait mais également le prof de sport de l'orphelinat. Bien sur, elle avait changée, une belle taille fine, une poitrine bien mise en valeur par ses tenues vulgaires, des yeux revolver. Elle joua quelques temps à l'allumer, elle menait ses expériences pour tester les phéromones des hommes. puis elle eut la pensée qu'un homme plus âgé pouvait peut être mieux la combler que son 4min37. Aussitôt allumé, aussitôt réceptif. Il l'a baisa comme un pauvre homme marié qui s'emmerde dans sa vie. 19 minutes et 55 secondes. Mais pour la première fois elle avait trouvé son cotât de plaisir. Elle débuta alors un commerce illégal où elle vendait pour quelques heures son corps. Vous je ne sais pas, mais moi baiser une fille de glace, qui vous domine, qui ne montre aucune émotion ça me refroidit.
Jusqu'à ses dix huit ans elle continua ainsi à se montrer hargneuse et sans coeur. Pourtant la voilà aujourd'hui libre. Elle peut enfin quitter l'orphelinat. Elle a d'ailleurs beaucoup économisé pour sa vie future, mais qu'a t-elle réellement envie de faire de sa vie ? Ne trouvant pas d'idées elle choisit la facilité et entra dans le bordel de sa mère. Elle y appris la mort de sa maternelle, ce qui ne sembla pas la bouleverser, et réclama son poste aussitôt. Quel bel hommage. La patronne n'y vit pas de problèmes, elle avait besoin de rajeunir son équipe, la morveuse semblait convenir.
- c'est quoi ton p'tit nom ?
- Charlie A. Smith.
- A ?
- Angie.
- Et bien Angie, bienvenue dans la famille.